lundi 28 mai 2012

On vit la nuit quand il fait jour ...


Mes amis, que d’aventures en ce mois de mai ! Je vais vous parler des deux temps forts du mois de mai : le jour de la Victoire (fin 2ndeGM, 9mai) et l’anniversaire de la ville (26/7 mai), le tout dans le contexte des nuits blanches et dans une fort vague atmosphère d’examens…
Bon, les examens : déjà trois de « passés » dont deux en russe et deux pour ainsi dire inexistants. Pas de soucis particuliers donc, comme je m’y attendais. Encore deux à venir cette semaine, qui ne devraient pas être trop préoccupants non plus…

Une excuse de plus pour se donner corps et âme aux nuits blanches !

Au début du mois de mai, pour le jour de la Victoire, il faisait jour de 4h30 à 23h à peu près. Ayant été prévenu de l’importance de la grande guerre patriotique en Russie, je ne voulais pas perdre une miette de cette journée. C’est donc à 8h30 que je me suis posté près de l’Ermitage pour y voir le défilé militaire, plutôt décevant. Grosse chaleur et grand soleil, on se pose en terrasse, en attendant de voir ce qui va arriver désormais… En fait, de cet après-midi, il ne m’est arrivé qu’un coup de soleil, et oui, le 9 mai en Russie, j’avais la moitié du visage aux couleurs de l’URSS. Sacré symbole. Mais aux environs de 17h, la ville se transforme à nouveau : les trottoirs sont remplis de monde, la circulation sur Nievsky est coupée et la voie dégagée… Mais que se trame-t-il ? Un évènement purement russe, complètement inédit…


LE DEFILE DES VÉTÉRANS !

Des vétérans défilent sous les acclamations de la foule


Certains ne savent plus où accrocher leurs médailles, d’autres que faire de leurs centaines de fleurs, quelques uns à pied (dont un extrêmement fier qui marche militairement devant un régiment), d’autres en jeep, les derniers en bus touristiques réquisitionnés pour l’occasion. Il y a, et il est important de le noter, beaucoup de femmes ! Les seules personnes autorisées à passer sous les barrières sont les enfants, pour aller offrir des fleurs aux vétérans, les adultes, plus ou moins jeunes, restés sur le trottoir, font des grands gestes de salut et crient « Bravo ! Merci ! Hourra ! ». Beaucoup ont les larmes aux yeux, et il faut reconnaître que cet hommage est très émouvant. Parfois, on aurait l’impression que la guerre est finie depuis deux ans seulement à en croire la ferveur de la foule… Mais voir ces babouchkis et diédouchkis être les stars, ça fait vraiment quelque chose. On peut lire partout dans la ville « merci grand-père pour la liberté » ou encore « mon grand-père n’a pas eu besoin de visa pour aller à Berlin » et autres immenses « merci ».  Le défilé continue par corporation (les survivants du blocus, du quartier de Vassiliévsky…) et se finit par un défilé assez limite du PC où l’on peut voir encore quelques portraits de Staline… Mais à part ces quelques éléments, l’évènement est très peu politisé et ma foi, c’est un plaisir ! S’en suit un feu d’artifice un peu décevant et puis une folle ambiance de fête dans la ville…


Devant le Gostiny Dvor, sur Nievsky rendue piétonne,
Drapé des couleurs russes !


Après la fête du 9 mai, l’autre date est le week-end du 26/27 mai : la fête de la ville. Encore une fois, toutes les rues sont décorées plusieurs jours à l’avance, les espaces publicitaires scandent des « С Днем Рождения мой любимый город! » (Joyeux anniversaire ma ville préférée !) et l’on sent que l’excitation monte. Encore une fois une grande partie de Nievsky est rendue piétonne (de liétiény à la Neva, pour ceux à qui ça parle) et transformée en fête foraine, des scènes sont montées un peu partout avec des clowns, des danses traditionnelles, et bien-sûr il y a presque autant de vendeurs de glaces que de visiteurs. Après cela, un nouveau feu d’artifices (cette fois-ci beaucoup mieux), d’innombrables lampions qui s’envolent et les colonnes rouges sur Vasilievsky allumées que nous avons regardés depuis les bords de la Neva en sirotant notre champagnskoyé, attendant ensuite de voir les ponts s’ouvrir. Quelle sensation étrange de ne jamais voir la nuit, la vraie. Disons qu’il fait sombre, mais jamais noir, et surtout qu’il y a toujours une partie du ciel plus claire que les autres. La lumière est toujours rasante, c’est absolument merveilleux ! Nous avons fini la soirée sur les toits de Saint-Pétersbourg avec un verre de vodka et une vue imprenable sur le dôme doré de Saint-Isaac… Magique !

Alex, YeaJi et moi qui regardons notre lampion s'envoler..
Voyez le ciel à gauche, il est environ 1h du matin



Ah et enfin, j’ai presque oublié : la nuit des musées ! Le week-end dernier (19/05) la nuit des musées (18h-6h) était organisée à St-Pet’, de quoi découvrir quelques galeries d’art moderne un peu décalées… Comme ces trois immeubles squattés par des artistes plus que jamais en résidence qui ont, en plus de la galerie, ouvert leurs petites chambres ateliers pour l’occasion !

Au musée de l'eau vers 4h30 du matin avec Suzanne


Comme vous l’aurez compris, la vie nocturne ici prend des allures complètement folles et déjantées avec le retour de la lumière et sa présence permanente, à tel point qu’il est difficile de se rappeler de tous les moments féériques que la ville donne à voir et à vivre (des barbecues sur la plage à l’ouverture du dvortsovy most en passant par les toits embrasés du petit matin…) mais l’idée est là : on vit la nuit, quand il fait jour !




Avant le feu d'artifices sur le dvortsovy most, vers 23h

samedi 5 mai 2012

Qu'il fait bon vivre quand on n'a rien à foutre de sa vie...


Bonjour tout le monde !


Je reviens vous conter mes dernières aventures, à commencer par mon petit trip en Europe, et oui ! Au programme : Helsinki (Finlande), Tallinn (Estonie), Riga (Lettonie).

Départ pour Helsinki de nuit, dans une marchroutka (souvenez-vous, ces minibus pourris…). Pas de souci particulier, à part l’inconfort et le caporal Popof de la frontière russe qui a pris un malin plaisir à disparaître à 4h du matin avec tous nos papiers (seulement aux 4 étrangers, bien-sûr…), nous laissant moisir, seuls, sur le côté… Mais une heure plus tard, tout était réglé. Sans explication, naturellement. Sacrés gardes frontières.
Arrivée à Helsinki tôt le matin, frais comme des gardons. Mauvais temps et fermeture exceptionnelle de Pâques au rendez-vous, heureusement que cette première journée a été rattrapée par celle qui l’a suivie : ensoleillée, ballade sur le port, dégustation d’une soupe toute nordique (saumon patates, beaucoup pensé à Bonne Maman), visites. A noter le merveilleux musée d’art contemporain, époustouflant. Architecturalement c’est un subtil mélange de palais style St-Pet (construits par un Prussien supervisé par les Romanov… Sacrée team.), d’art nouveau comme on l’aime, d’Europe du Nord. Assez sympa mais manque peut-être un poil de superbe. La ville est hors de prix mais à juste titre capitale du design, ça compense, n’est-ce pas.

 Arrivée à Helsinki après une nuit de bus,
 avec Suzanne ma French Club acolyte


 Départ le soir donc pour Tallinn en bateau type Les Bronzés, avec le bar hispanisant « Viva la fiesta » et ses vrais faux latinos qui chantent avec des colliers à fleurs autour du cou. No joke. A Tallinn tempête de neige, auberge sans réception, toutes les autres complètes (week-end de Pâques)… Petite heure de moisissure donc en déambulant sous la neige. Finalement hébergés, nous allons fêter ça dans un bar à trolls local (NB : le Finlandais et l’Estonien ne sont pas Suédois, pas de grands blonds aux yeux bleus qui tiennent, nous sommes ici en terre de rock métal, et ça se voit). Découverte de la ville sous le soleil le lendemain : mignonne comme tout, un petit village médiéval comme même Disney ne saurait en recréer… Mais à mon avis après 2 jours l’ennui est à considérer. Pas de soucis, on partait en fin d’après-midi en bus pour Riga, capitale de la Lettonie.

Tallinn la médiévale, avant l'arrivée du soleil


Déjà d’un autre format, Riga est plus diverse. Des grands parcs divisent la ville, il y a tout un quartier d’art nouveau où se trouvent les ambassades absolument magnifique. Enfin, pour la première fois de l’année, on a mangé en terrasse. En manteaux avec une petite couverture peut-être, mais en terrasse. Et au soleil, s’il vous plaît ! L’ambiance à Riga m’a vraiment plu : la ville regorge de cafés, bars, parcs… Très sympa, vraiment, en plus d’être une belle ville, chargée d’histoire. Comment ignorer en effet le musée des Occupations, témoignage d’un peuple martyr : la Lettonie indépendante s’est d’abord faite envahir par Staline, chassé ensuite par Hitler, enfin renversé par Staline… L’URSS occupant ensuite les pays Baltes jusqu’à son implosion.
On comprend dès lors aisément que dans les pays Baltes tout le monde parle russe, mais personne, à part les Russes (résidants ou non) n’aime vraiment le parler… Pas de soucis pour les touristes cela dit, tout le monde ou presque parle anglais. Les Pays Baltes, c’est l’Europe ! Ne sachant trop à quoi m’attendre j’ai été surpris de remarquer à quel point les Baltes sont éloignés culturellement et linguistiquement de la Russie : Riga et Tallinn font beaucoup plus ligue Hanséatique que Slaves (et pour cause !!!). Il est intéressant aussi de noter à quel point ces pays, dans leur réintégration européenne ont su faire oublier leur passé soviétique, bien plus que la Russie.
Retour en bus après 6 jours bien remplis pour jouer les prolongations de Pâques : le 15 selon le calendrier orthodoxe !

Douce vie nocturne à Riga,
avec Alex mon autre French Club acolyte 

Sinon ce mois de mai commence fort : après les manifestations du 1er mai (défilé LGBT amputé par la police, cortèges néo-nazis nationalistes, association des mères de soldats… Hétéroclite en somme) que j’ai suivies depuis Paris, l’on s’apprête à de nouvelles vacances comme Poutine a décrété les 7 et 8 mai fériés pour son investiture… Franchement c’est sympa de sa part, je ne vois pas ce qu’on lui reproche. Haha. Jours fériés auxquels succède bien sûr l’indétrônable 9 mai : la commémoration de La Victoire de la Grande Guerre Patriotique (=2nde GM). Les préparatifs sont encore en cours, mais je peux déjà citer les drapeaux qui ornent tous les lampadaires de la ville. Entendons-nous bien, les drapeaux : celui de la Fédération de Russie et celui de l’Union Soviétique. Ca peut faire bizarre, mais rien à faire, ils ont le sens du spectacle et le côté festif est réussi malgré tout… Mais peut-être que le soleil n’y est pas pour rien ! Et oui ça y est, il fait jour jusqu’à presque 23h et malgré des averses de temps en temps, on peut dire qu’il fait beau, grand ciel bleu à la clé. CHOUETTE !


Le monument de la Liberté à Riga
Tout un symbole

Sur ce je vous laisse, je m’en retourne à ma e-formation Excel (petite merveille pédagogique dont seule Sciences Po a le secret) et à mon essai sur la francophonie (et oui ça sent la fin : essai d’évaluation de semestre et premier examen la semaine prochaine qui devrait normalement être en russe… Pression !)

Je vous embrasse bien

A bientôt !

dimanche 4 mars 2012

2000 – Putin ; 2012 – Putout ?

Bonjour tout le monde, voilà longtemps !

Et pour cause, il y a eu beaucoup de passage depuis mon retour de voyage, mes amis profitant de leurs vacances pour faire un tour à Saint-Pétersbourg, mais je reprends en ce jour spécial le temps d’écrire à nouveau.


Moi et mes amis Arthur, Clémentine et Laetitia (+Maud de l'autre côté de l'objectif) qui marchons joyeusement sur la Baltique gelée


Bon avant tout, un petit point de vie quotidienne ! Ici le deuxième semestre a commencé et nombre des membres de la Dream Team sont malheureusement partis. Mais comme je ne me laisse pas abattre, j’ai mis en pratique quelques unes de mes résolutions : je me suis mis au sport (comme je pense au Coq sur le cuisse-tax d’appartement de mon fitness club), je prends des cours de russe supplémentaires, je lis (le journal en russe, un article de temps en temps, la littérature en français) et je vais à des cours en langue russe. En ce qui concerne la littérature, je continue mon exploration d’écrivains Russes contemporains avec une petite merveille de Limonov (Journal d’un raté) et San’kia de Prilepine, quelques longueurs mais fin menée de main de maitre, vraiment. En ce qui concerne les cours en russe, ils sont sur la Francophonie et la politique moderne de la France. Petit joueur me direz-vous ? Détrompez-vous ! Cet aveu de faiblesse fait toute la force de l’initiative : comme je ne comprends pas assez le russe pour suivre des cours sur des thèmes auxquels je ne connais rien, j’ai préféré choisir la France comme sujet d’étude afin de vraiment pouvoir suivre. Et puis réviser son article 49-3, même en russe, ne fait jamais de mal, n’est-ce pas.

Niveau temps maintenant, et bien c’est officiellement le printemps en Russie ! (1er Mars). Alors il fait nuageux, il y a de superbes éclaircies, et puis il tombe une espèce de neige fondante, les trottoirs sont quelque part entre la boue et le verglas (très vicieux croyez-moi, même si ça n’empêche toujours pas les Russes de marcher sur 10cm de talon)… Au p’tit bonheur la chance selon les jours, en somme. Mais il fait chaud ! Entre -5 et +3, avec un rayon de soleil, on se prend à y croire, au printemps.

Enfin, à défaut de Dream Team, je commence à sympathiser avec les nouveaux, dont un Italien qui m’a appris à faire des pâtes. Je veux dire, faire moi-même la pâte des pâtes, des tagliatelles fraîches quoi ! Je le dis haut et fort, Casuchio peut aller se rhabiller, haha !

Bon, les éclaircies ça n'arrive pas tous les jours non plus...


Désormais suffit le bavardage, aujourd’hui ce sont les élections présidentielles, tout de même ! Alors, quels enjeux ? Poutine va naturellement gagner. Pour certains, les enjeux se situent plutôt dans la manière de gagner : un ou deux tours (sachant qu’il a promis des récompenses aux bureaux où l’affaire serait réglée en un tour) ? Avec quelle avance ? Pour d’autres, plus dans les conséquences des élections (ce qui naturellement recoupe le premier point de vue) : Poutine va-t-il évoluer ? Prendre en compte les protestations, les oppositions ? Il va être réélu pour six ans, mais après, quoi ? La contestation va-t-elle grandir ? Enfin certains pensent qu’il n’y a tout simplement pas d’enjeux, que rien ne va changer, que l’histoire se répète et que de toute façon le Kremlin contrôle les médias.

Niveau Kremlin, Poutine se moque pas mal de l’opposition de la rue (les opposants non systémiques dont il avait tourné le symbole, un ruban blanc, en dérision : « Ah, j’avais confondu avec une manifestation contre le Sida », bah ouais, c’est sûr que quand on connaît les chiffres du Sida en Russie, y’aurait de quoi manifester aussi, mais enfin ça c’est encore autre chose), a déclaré aux journalistes étrangers qu’un quatrième mandat (en 2018 donc) ne serait pas choquant puisqu’il n’avait définitivement rien à se reprocher. C’est vrai que contre la fraude, il a quand même installé des caméras de vidéosurveillance dans la plupart des bureaux de vote aujourd’hui, dommage que le décompte des urnes se fassent hors-champ. Haha, vous y aviez vraiment cru ? Pas de bol. Enfin Poutine joue sur la corde de la grandeur de la Russie, notamment militaire, considère qu’il y a de la corruption mais comme en Europe, ni plus ni moins, et mise tout sur les classes populaires, provinciales, peu éduquées, qui regardent la télé (=le business du Premier Ministre et de ses petits copains) VS. Les urbains Européanisés de Saint-Pet et Moscou, éclairés, branchés sur internet 7/24 (surtout pour les jeunes) et qui commencent à se lasser d’être pris pour un simple troupeau de moutons mâchant de la coca. L’annonce de D. Medvedev comme premier ministre du futur président est à cet égard particulièrement mal passé (et ouais les mecs, c’est qu’une poupée, sorry)

Voilà si vous voulez un bon article assez synthétique sur le sujet (surtout regardez la vidéo citée dans l’article si vous voulez cerner le caractère outrageusement grotesque de la propagande)

Toutefois, d’un point de vue micro, aujourd’hui est un jour comme les autres. Il n’y a que des affiches du parti au pouvoir (Notre pays, nos élections, notre président, ou encore la très cynique On a besoin de votre voix pour la victoire ! Particulièrement savoureuse, n’est-ce pas) dans les rues, sans créer une inondation visuelle non plus. Presque subtil quoi. Il n’y a ni plus ni moins de policiers qu’à l’accoutumée, ce qui en fait déjà pas mal cela dit. Je pense que ça va plus bouger dans les jours à venir, une fois que les résultats officiels seront publiés…

Ouvrons donc grand nos petits yeux !
Toujours à l'affût, j'ouvre grand mes petits yeux

Et je termine enfin en vous remerciant pour tous vos messages d’anniversaire qui m’ont fait très plaisir et réchauffé malgré les -15° d’alors et pour vos participations à ma cagnotte voyages !


Je vous embrasse et à bientôt !

jeudi 2 février 2012

А ла ру(т)с ! (entre à la russe et à la roots..)

Bonjour tout le monde !

Quelques nouvelles, maintenant que je suis rentré de voyage.


Quelques chiffres, ne faites pas les innocents, je sais que certains d’entre vous adorent ça : 5 villes en 12 jours, plus de 50heures de train, de 8h de bus, 4h de marchroutka (=minibus pourri), 14h d’aéroport (=3h de vol…) et trois fins de nuit dans des gares (pas cher, pas cher). Jamais au-dessus de 0, mais jamais en dessous de -10, c’est un peu comme deux semaines au ski mais… Sans le ski !


Parti avec ce qu’il est désormais coutume d’appeler le French Club chez les jeunes étrangers de St-Pet, j’ai nommé Suzanne et Alex, j’ai visité Vladimir, Nijni-Novgorod, Kazan, Samara et Astrakhan (Volgograd et Saratov finalement supprimés du programme). Vladimir et Nijni (fermé aux étrangers jusqu’en 1995…) sont dans la région de Moscou et correspondent aux clichés de la Russie éternelle (qui est en fait plus médiévale qu’autre chose), savoir vieux kremlins et bulbes dorés, bien que Nijni se distingue de Vladimir par sa taille et sa ZI : il ne faut pas oublier que c’est la troisième ville de Russie, ce qui fait prendre conscience de la surconcentration de la population à Moscou (et Saint-Pet). 
Ensuite Kazan (où la ouate brumeuse de la neige incessante nous a enfin un peu quittés), qui est sans conteste mon grand coup de cœur. Capitale de la République du Tatarstan (mais si vous savez la Russie est une fédération…) qui regorge de pétrole, Kazan est tout simplement un petit bijou et ce à bien des égards. D’abord par l’aspect culturel et historique (Poutine disant lui-même qu’il suffit de gratter un Russe pour trouver un Tatar… Mais si vous savez la Russie est un pays pluriethnique) qui se reflète dans l’architecture : une mosquée dans le kremlin, qui côtoie les bulbes dorés (mais si…blablabla… la Russie multiconfessionnelle !), rien que ça ! Ensuite par l’ambiance, détendue et confortable à la fois, avec une francophilie toujours aussi déroutante : une Kazakh (qui veut dire du Kazakhstan, pas de Kazan) qui nous parle en russe du festival de cinéma français de Kazan, un tatar qui nous paye deux bouteilles de champagne (russe) car nous sommes des étudiants francophones, un magnifique « temple de toutes les religions » (nous ne les avons d’ailleurs pas toutes reconnues…) à quelques kilomètres de la ville… De quoi ravir, de prime abord, la toute-bien-pensance Science palienne que nous représentons, même si, bien-sûr, « c’est plus compliqué que ça » (l’antisémitisme rend assez vite très mal à l'aise...)  



Citation au détour de laquelle je me permets un appendice : Limonov de Carrère (duquel je la tiens). Et oui, tout ce temps de transport permet quelques loisirs littéraires. Limonov est le chef du parti Nas-bol, comprendre national-bolchévique (un peu subtil mélange des symboles nazis et soviétiques) et même si l’écriture de Carrère est loin d’être exceptionnelle, l’histoire de Limonov est absolument époustouflante. D’abord par sa trajectoire personnelle pour le moins originale (dissident, poète underground, homme de service, clochard new-yorkais, écrivain parisien, puis politique) puis par ce qu’il permet d’apprendre sur la Russie actuelle et notamment sur la perception très russe et très méconnue en Europe de la fin de la guerre froide et de l’URSS. Une manière littéraire d’appréhender la Russie peut-être plus dans le coup que Tolstoï et Dostoïevski.



Vous ne rêvez pas : je marche sur un fleuve !



 Après Kazan, cap sur Samara (assez laide et détruite). Emerveillement total sur la Volga gelée, traversée d’abord en glisseur (Hugues tu aurais adoré) puis à pied, au milieu d’une immensité blanche sans fin… J’imagine que c’était proche de ce que l’on ressent dans le désert. On y a retrouvé une partie de la dream team. 

Enfin, direction notre dernière étape : Astrakhan. Nous avions 24 heures de train jusque là, en compartiments couchettes ouverts. Quand nous sommes arrivés dans le train, délicieuse surprise : une famille d’une (très) large quinzaine de Daghestanais (=du Daghestan, une des républiques du Caucase) dans notre rame, bruyante comme l’est toute famille nombreuse qui se déplace avec –au moins- trois générations. Après avoir discuté, essayé de dormir, on file au wagon-bar, passablement fatigués. En rentrant, quelle ne fut pas notre surprise : un rien suintants d’alcool, nos amis hurlaient, tapaient sur les tablettes, dansaient dans le couloir central. De la folie ! Il ne nous a évidemment pas fallu plus de cinq minutes (enfin, presque) pour nous joindre à eux. Un souvenir impérissable…


Avec les jeunes générations sur la piste de danse


Finalement à Astrakhan, nous trouvons notre modeste hôtel au milieu de ce qui a tout l’air d’être un bidonville périphérique… Ah non, en fait c’est normal, ici jusque dans le centre les petites maisons en bois sont défoncées, les trottoirs des marres de boues ou de poussière, selon, les ordures s’entassant jusque dans le kremlin et les rues sont retournées… Disons que les rénovations sont en cours –en attendant, pas de soucis, Gazprom a son bâtiment flambant neuf, ouf !

Voilà pour mon voyage, en essayant de synthétiser…




Ensuite Gabriel (un ami de Sciences Po) est venu me rendre visite à Saint-Pétersbourg. Là, plus de -10 qui tienne, la température la plus chaude enregistrée est de -17… Mais ça va, ça ne descend jamais en dessous de -25 ! Enfin, sauf quand il y a du vent, où là, il peut vraiment faire froid. Mais sinon, avec « mon » manteau de fourrure, ça passe tranquille (même si je pense sérieusement m’acheter un collant…). La ville sous la neige, avec un grand ciel bleu et un soleil qui fait ce qu’il peut, est tout simplement incroyable, magique, mystique… Je l’ai vraiment redécouverte ! Délicieuse semaine de tourisme qui s’est finalement terminée par Casse-noisettes au Mikhaïlovski (un des deux grands opéras de St-Pet)


Voilà, maintenant d’ici à la rentrée et l’arrivée d’amis pour mon anniversaire, enfin un peu de calme..!

mardi 13 décembre 2011

Poutishake ? Comprend qui peut

Et bien finalement ça bouge en Russie ! 
Je ne vous fais qu’un bref résumé, sous prétexte d’éviter ainsi la censure (et puis surtout parce que c’est bien mieux expliqué sur le site du Monde !) : le parti au pouvoir a fraudé les élections, ce qui, pour une fois, a soulevé un vent de contestation en Russie ! Des milliers de personnes ont manifesté sous l’œil et les muscles d’au moins presque autant de forces de police dans les principales villes. Il n’empêche que, malgré le nombre ridicule de manifestants comparé à une manifestation en Europe, c’est historique tant d’agitation en Russie ! Ce n’était plus arrivé depuis la fin de l’URSS. Et oui, tout de même ! Parmi les manifestants, jeunes et moins jeunes, fatigués des « mensonges » du pouvoir en place et de la stagnation économique. Finie l’image de Poutine saint sauveur…

Cela dit, juste pour un petit précis, notamment en réponse à l’article « après Kadhafi, Poutine ? » il ne faut pas se leurrer : les manifestations sont limitées et encore beaucoup de jeunes pensent que rien ne va changer. N’oublions pas non plus dans notre engouement à voir partout notre si belle démocratie occidentale triompher des forces obscures que le deuxième parti du pays est le parti communiste et qu’un des bloggeurs principaux (après moi j’entends bien-sûr) qui appelle aux manifestations est très nationaliste. Cela dit, pas la peine de trop préciser le mouvement, si tant est qu’on puisse parler de mouvement, dans la mesure où il est fort peu organisé, hétérogène, et qu’il ne saurait se constituer en force politique ou en parti par exemple. C’est plus un rassemblement de gens pas contents quoi, aux solutions très variables.
Enfin, pour le symbole, ils portent un ruban blanc (oui, un peu comme celui du Sidaction, mais blanc)

Voilà, j’ai fait un précis politique, comme tout Science Piste se sent obligé de le faire quand ça bouge dans son pays de 3A, sous prétexte que son école s’appelle Sciences POLITIQUES, et même s’il sait que ce n’est pas suffisant, il se dit que s’il avait fait une dissert’ problématisée-articulée en 15 pages personne n’aurait lu son super nouvel article jusqu’au bout.

Et puis, si la 3A en Russie servait à faire des disserts, ça se saurait.

Car oui aujourd’hui mes amis attention, j’ai obtenu 12 crédits ECTS (les crédits universitaires qui permettent de valider les matières) sans rien faire, ou si peu. C’est aussi ça la Russie : deux profs absentes plus de la moitié du semestre voulaient annuler leur matière, mais comme ça aurait remis en jeu la fac dans ses partenariats elles n’ont pas pu, alors elles ont décidé de donner les crédits à tout le monde, ne pouvant pas faire d’examen (puisqu’il n’y avait pas matière à)
(NB : j’avais quand même fait un research paper pour l’un des deux cours.)

« Crédits, qui veut des crédits ? Oui, combien ? Avec une lettre en plus ? Pas de soucis ! » En somme le rêve de tout ménage européen en ces temps frileux.

D’ailleurs, le froid est arrivé ! Enfin, modérément, mais la neige tombe désormais presque tous les jours et les quartiers reculés (comme notre monastère universitaire par exemple) sont désormais couverts de blanc. Inutile de m’attarder sur l’explosion de joie enfantine, le sourire béat, la minute de contemplation des flocons qui tombent… (Brel le fait déjà si bien dans Il neige sur Liège. Mais ne parlons pas de Liège, assez de news reporting pour ce soir !) qui laissent vite place au grognement tout parisien du pauvre passant qui ne saurait ouvrir ses petits yeux fouettés par cette puta*** de neige !

Voilà, j’arrête ici mes jeux de mots et transitions douteux, en vous mettant en image mon itinéraire de Janvier, 3000km dans la pampa Soviète ! (si je survis aux dix jours de révisions qui m’attendent)


Et, pour répondre à Bon Papa, « bonne année » se dit
С Новым Годом ! (« S novim godom ! »)

Rien ne va plus, faites vos jeux ! (périodes électorales)

Bonjour tout le monde,

En cette période électorale (élections locales et législatives ce dimanche), un petit mail. Le parti de Poutine et Medvedev, Russie Unie, est partout. Le jour férié de l’unité, 4 novembre, qui est une de ses « créations », des étudiants ont défilé dans plusieurs endroits de la ville en soutien au parti. En fait, lesdits étudiants avaient les cheveux très courts et étaient incapables de dire dans quelles universités ils étaient étudiants… Ce qui a fait dire au St Petersburg Times qu’ils n’étaient autres que des militaires… Nan, vraiment ? Et oui, la société civile russe est toujours endormie. En témoigne cette pub de Russie Unie : « tout vous est déjà égale, vous ne verrez pas la différence ». Sinon, les réclames pour Russie Unie sont partout : immenses affichages sur les échafaudages des bâtiments en rénovation, dans le métro, dans les gares… Partout. Il y a d’autres partis, bien-sûr, mais ils sont presque invisibles. Selon un de mes profs, le problème est que les partis d’opposition ne proposent pas de véritable alternative… Mais, entendons-nous bien, ce n’est pas le seul problème de la « démocrature » russe (pour reprendre le néologisme d’Olivier Duhamel, mon ancien prof à Sciences Po).
Quoiqu’il en soit, en préparation des élections présidentielles au printemps prochain, Poutine s’est fait investir candidat de son parti dans un stade à main levée. Du plébiscite dix-neuvièmiste comme on l’aime, en somme. 
  

Sinon mon voyage à Moscou s’est très bien passé. Moscou n’a vraiment rien à voir avec Saint-Pétersbourg. C’est une espèce d’étendue urbaine chaotique, de laquelle émergent des bulbes dorés, des blocs de bétons soviétiques, des églises vielles de plusieurs siècles, aux tailles et styles très variés, une statue géante de Pierre le Grand. Rien à voir donc avec la très rectiligne Saint-Pétersbourg, tout droit sortie d’un cerveau d’architecte, Moscou reflète plus les évolutions de la Russie, où aujourd’hui la voiture est reine. Au programme le Kremlin (où je n’ai malheureusement pas rencontré Paola, pour répondre à Bon Papa !), le mausolée de Lénine (extrêmement bizarre de se retrouver face à ce corps), musée Pouchkine et galerie Tetrakov. Très intéressants, et une manière de découvrir myriade d’artistes russes dont jamais je n’avais entendu le nom. Et enfin le musée de l’histoire contemporaine russe, où un étage est consacré à Poutine (et Medvedev), rien que ça. Le voyage en train (surchauffé) était quelque peu pittoresque et arrosé, un bon moyen de rencontrer des jeunes russes. Et à l’auberge, ambiance internationale au rendez-vous, où j’ai rencontré un catalan qui était impressionné par mon niveau –tu m’étonnes, parler catalan avec un roux à Moscou, il ne devait sûrement pas s’y attendre. Enfin, il faisait plus froid qu’à Saint-Pétersbourg et je suis revenu avec un méchant rhume.

Ce qui m’a fait faire ma première visite à la pharmacie, qui n’a rien d’exceptionnel sinon cette petite anecdote : vous voulez du paracétamol russe ou étranger ? Notre chimiste en chef me dira si je me trompe mais selon moi, le principe d’une molécule, c’est que c’est la même ici, à Bruxelles, Paris et Mahon… Nan ?

Après Moscou nous sommes allés à Pskov, près de la frontière estonienne, faire un petit week-end à la campagne. Le train pour nous y emmener était un peu l’équivalent du TER Français, m’avait-on dit. Et bien, imaginez, j’en ai regretté mon infatigable mais capricieux RER B (et c’est dire). Banquettes en plastique, surchauffé (ce qui va de pair avec les odeurs), on devait y passer 5 heures. Après deux heures et demie, on nous annonce un changement avec 3 heures d’attente à Louga, ville perdue, où seules trônaient à la gare de gigantesques affiches de Russie Unie. On a donc fini le trajet en bus. Week-end très agréable dans cette Russie profonde, à la fois détruite et éternelle : il y a là un vieux kremlin et un vieux monastère. On est tombé en pleine messe, jamais vu ferveur pareille. Les chants mystiques auraient ramené vers la foi même les plus sceptiques (bon ok, j’exagère un peu mais le vent de ferveur était vraiment transcendant)

Niveau temps, les journées continuent de se raccourcir, mais c’est le mois de novembre le plus chaud de l’histoire de la statistique météo de Saint-Pétersbourg (environ 130 ans selon les sources !), presque décevant ! Le mois de décembre s’annonce assez chargé en boulot (oui, ça y est, ça arrive.. !) mais sera normalement récompensé en Janvier par un voyage (sûrement de St-Pet à Astrakhan, pour ceux à qui ça parle), l’Ouzbékistan ayant été repoussé à cause du visa.


Sinon j’ai encore eu des problèmes avec internet car il faut payer en cash chaque mois à une borne, et ceux qui connaissent mes difficultés d’organisation dans le temps n’auront aucun mal à imaginer que je m’aperçois que je dois payer seulement une fois que le réseau ne marche plus…

Voilà pour ces dernières nouvelles, on verra dimanche soir quelle est l’issue des scrutins, mais aucune surprise n’est attendue à la Douma (le parlement) !

Premières nouvelles

Court-circuitant l’organe centralisateur d’informations officiel (Maman), je me lance dans un mail pour vous donner des nouvelles !


Alors, par où commencer ? Je suis désormais bien installé, dans un grand appartement dans le centre de St-Pet. Avant cela je suis resté un mois et demi à l’общежитие (Bon Papa voulait que je lui apprenne des mots russes : à prononcer « abchigitié », c’est la résidence universitaire). Des grands appartements de 7 personnes, où je partageais ma chambre (et pour ainsi dire presque mon lit tant l’ergonomie de la pièce était mal pensée) avec deux autres étudiants, suisse et polonais. Il y avait un tchèque, un slovaque et deux français dans mon appartement. L’ambiance était plutôt sympa, avec ces milliers d’étudiants réunis. Mais sinon, pas facile. Très loin du métro, du centre, encore plus de la fac, l’eau chaude parfois tout simplement absente et partager sa chambre... Hum, pas toujours facile non plus. Mais bon, très pratique et sympa au début pour rencontrer beaucoup de monde ! (et face à la mer !) L’общежитие était située dans des espèces d’énormes barres toutes staliniennes, au style intérieur pour le moins kitsch (pour ceux à qui ça parle encore, le baulois était plutôt design à côté). Maintenant mon appartement est un tout petit moins (mais vraiment qu’un tout petit peu moins) kitsch, mais j’y vis seul et dans un grand espace. Je m’y sens déjà bien chez moi !

Malgré sa proximité géographique, la Russie est un pays vraiment différent, dépaysant et pas facile à vivre. Entre les démarches administratives inimaginables (et dire que je maudissais déjà l’administration française et les bureaux de Poste... Haha), le temps (cet automne est très doux (entre 3 et 6°), mais il faut attendre 10h pour voir le soleil se lever, enfin, s’il veut bien se lever... Sinon la nuit noire laisse place à un sous plafond d’épais nuages gris) et autres petites frustrations dues au langage (non, le russe ne vient pas tout seul... Очень трудно, à prononcer « otchien troudna » pour Bon Papa veut dire très difficile !). Je sens que j’ai progressé, mais pas encore assez et je pense que je vais fournir un nouvel effort personnel pour vraiment pouvoir progresser comme je le veux. D’autant plus qu’ici il faut avoir un Ph D pour pouvoir s’exprimer à peu près convenablement en anglais (j’exagère à peine). Mais sinon les Russes peuvent être vraiment très sympas, surtout quand on les rencontre « chez eux » (même dans des bars sans étrangers ou stricto-sensu chez eux) : j’ai un ami russe ici vraiment adorable, et les jeunes aiment rencontrer des gens de l’étranger (car oui, ici un étranger reste encore plutôt étrange) surtout quand vous dites « Я из Парижа » (Ya iz Parija, je suis de Paris) alors là… Vous verrez souvent des étoiles passer dans les yeux de votre interlocuteur. Ici la France, spécialement Paris, reste le luxe, la beauté, le style : toutes les chaînes de cosmétiques, parfumeries et autres s’appellent par des noms français (qui, écrits en cyrillique, sont délicieusement pittoresques) alors que les Russes ne savent généralement pas s’habiller… (Assez vulgaires, surtout pour les filles)

 

La fac maintenant : bâtiments magnifiques (monastère impérial bleu pastel) mais, à la russe : parfois le chauffage ne marche pas, « la bibliothèque » (peut-on seulement appeler ça une bibliothèque ?) est très décevante (SURTOUT comparée à celle de Sciences Po qui est exceptionnelle) et les cours varient beaucoup en qualité selon le prof. L’accent russe en anglais est charmant ! Mais bon, avec trois jours de cours par semaine (ce qui me fait techniquement une semaine plus courte que le week-end) on ne va pas (trop) se plaindre.

 

Voilà je pense avoir fait le tour des grandes lignes (quelle image… !). Cette semaine, qui sera en fait déjà mon week-end (mercredi soir) je pars à Moscou avec ce qu’il convient d’appeler ma Dream Team (cette fois-ci je ne traduis pas, c’est de l’anglais !). Celle-ci se compose d’une sud-coréenne, d’une allemande, deux français et de trois néerlandais (dont une est en fait franco-néerlandaise). Lowest class, 9h de train de nuit sans couchette, grosse ambiance en prévision.

Sinon niveau voyage j’ai beaucoup de projets :

Les réalisables : Moscou, Tallin et Riga (moins de 10h de bus et très peu cher, genre 25€ A/R), Helsinki (du pareil au même)

Les rêves : Le Transsibérien jusqu’à Pékin (soit Transsibérien, -mongolien, -mandchourien). Et pourquoi pas ensuite rejoindre l’Oncle (d’)O comme il m’en a susurré l’idée cet été ?

Les problématiques : deux semaines en Ouzbékistan (la perle de l’Asie Centrale) en janvier (pas cours). Tout est organisé mais il ne nous manque « que » les visas pour pouvoir acheter les billets… Triste histoire !

 

Cette fois-ci je crois que c’est bon. Comme vous pouvez le constater j’ai enfin internet (comme ça a été long et compliqué mais au moins ça m’a fait dévorer pas mal de bouquins !) et j’ai pas mal oublié mon français (comme j’ai déjà dû me relire pour les fautes !)

 

Ah non, dernière anecdote amusante : l’île de Kronstadt (Кронштадт). Elle s’est rebellée contre les bolcheviks dans les années 1920 (rébellion naturellement écrasée) mais a aujourd’hui l’air, ironie du sort, d’un des derniers bastions communistes au monde ! Statues de Lénine à tous les coins de rue, vieille usine, vieux hangars désaffectés… On ne se croit vraiment plus à St-Pet, ce qui est très agréable le temps d’un dimanche après-midi et le port militaire éclairé par un soleil rasant est d’une beauté incontestable (si si, c’est possible !)

 

Cette fois c’est bon !