Mes amis, que d’aventures en ce mois de mai !
Je vais vous parler des deux temps forts du mois de mai : le jour de la
Victoire (fin 2ndeGM, 9mai) et l’anniversaire de la ville (26/7
mai), le tout dans le contexte des nuits blanches et dans une fort vague
atmosphère d’examens…
Bon, les examens : déjà trois de « passés »
dont deux en russe et deux pour ainsi dire inexistants. Pas de soucis
particuliers donc, comme je m’y attendais. Encore deux à venir cette semaine,
qui ne devraient pas être trop préoccupants non plus…
Une excuse de plus pour se donner corps et âme aux
nuits blanches !
Au début du mois de mai, pour le jour de la Victoire, il
faisait jour de 4h30 à 23h à peu près. Ayant été prévenu de l’importance de la
grande guerre patriotique en Russie, je ne voulais pas perdre une miette de
cette journée. C’est donc à 8h30 que je me suis posté près de l’Ermitage pour y
voir le défilé militaire, plutôt décevant. Grosse chaleur et grand soleil, on
se pose en terrasse, en attendant de voir ce qui va arriver désormais… En fait,
de cet après-midi, il ne m’est arrivé qu’un coup de soleil, et oui, le 9 mai en
Russie, j’avais la moitié du visage aux couleurs de l’URSS. Sacré symbole. Mais
aux environs de 17h, la ville se transforme à nouveau : les trottoirs sont
remplis de monde, la circulation sur Nievsky est coupée et la voie dégagée…
Mais que se trame-t-il ? Un évènement purement russe, complètement inédit…
LE DEFILE DES VÉTÉRANS !
Des vétérans défilent sous les acclamations de la foule |
Certains ne savent plus où accrocher leurs
médailles, d’autres que faire de leurs centaines de fleurs, quelques uns à pied
(dont un extrêmement fier qui marche militairement devant un régiment), d’autres
en jeep, les derniers en bus touristiques réquisitionnés pour l’occasion. Il y
a, et il est important de le noter, beaucoup de femmes ! Les seules
personnes autorisées à passer sous les barrières sont les enfants, pour aller
offrir des fleurs aux vétérans, les adultes, plus ou moins jeunes, restés sur
le trottoir, font des grands gestes de salut et crient « Bravo !
Merci ! Hourra ! ». Beaucoup ont les larmes aux yeux, et il faut
reconnaître que cet hommage est très émouvant. Parfois, on aurait l’impression
que la guerre est finie depuis deux ans seulement à en croire la ferveur de la
foule… Mais voir ces babouchkis et diédouchkis être les stars, ça fait vraiment
quelque chose. On peut lire partout dans la ville « merci grand-père pour
la liberté » ou encore « mon grand-père n’a pas eu besoin de visa
pour aller à Berlin » et autres immenses « merci ». Le défilé continue par corporation (les
survivants du blocus, du quartier de Vassiliévsky…) et se finit par un défilé
assez limite du PC où l’on peut voir encore quelques portraits de Staline… Mais
à part ces quelques éléments, l’évènement est très peu politisé et ma foi, c’est
un plaisir ! S’en suit un feu d’artifice un peu décevant et puis une folle
ambiance de fête dans la ville…
Devant le Gostiny Dvor, sur Nievsky rendue piétonne, Drapé des couleurs russes ! |
Après la fête du 9 mai, l’autre date est le week-end
du 26/27 mai : la fête de la ville. Encore une fois, toutes les rues sont
décorées plusieurs jours à l’avance, les espaces publicitaires scandent des « С Днем Рождения мой любимый город! » (Joyeux anniversaire ma
ville préférée !) et l’on sent que l’excitation monte. Encore une fois une
grande partie de Nievsky est rendue piétonne (de liétiény à la Neva, pour ceux
à qui ça parle) et transformée en fête foraine, des scènes sont montées un peu
partout avec des clowns, des danses traditionnelles, et bien-sûr il y a presque
autant de vendeurs de glaces que de visiteurs. Après cela, un nouveau feu d’artifices
(cette fois-ci beaucoup mieux), d’innombrables lampions qui s’envolent et les
colonnes rouges sur Vasilievsky allumées que nous avons regardés depuis les
bords de la Neva en sirotant notre champagnskoyé,
attendant ensuite de voir les ponts s’ouvrir. Quelle sensation étrange de ne
jamais voir la nuit, la vraie. Disons qu’il fait sombre, mais jamais noir, et
surtout qu’il y a toujours une partie du ciel plus claire que les autres. La
lumière est toujours rasante, c’est absolument merveilleux ! Nous avons
fini la soirée sur les toits de Saint-Pétersbourg avec un verre de vodka et une
vue imprenable sur le dôme doré de Saint-Isaac… Magique !
Alex, YeaJi et moi qui regardons notre lampion s'envoler.. Voyez le ciel à gauche, il est environ 1h du matin |
Ah et enfin, j’ai presque oublié : la nuit des
musées ! Le week-end dernier (19/05) la nuit des musées (18h-6h) était
organisée à St-Pet’, de quoi découvrir quelques galeries d’art moderne un peu
décalées… Comme ces trois immeubles squattés par des artistes plus que jamais en résidence qui ont, en plus de la
galerie, ouvert leurs petites chambres ateliers pour l’occasion !
Au musée de l'eau vers 4h30 du matin avec Suzanne |
Comme vous l’aurez compris, la vie nocturne ici
prend des allures complètement folles et déjantées avec le retour de la lumière
et sa présence permanente, à tel point qu’il est difficile de se rappeler de
tous les moments féériques que la ville donne à voir et à vivre (des barbecues
sur la plage à l’ouverture du dvortsovy most en passant par les toits embrasés
du petit matin…) mais l’idée est là : on vit la nuit, quand il fait jour !
Avant le feu d'artifices sur le dvortsovy most, vers 23h |